La perspective

 


La perspective fait partie des techniques de base du dessin. On distingue principalement la perspective linéaire, dans laquelle l'image d'une droite est une droite, et la perspective curviligne, dans laquelle l'image d'une droite est courbe. Dans le dessin d'architecture, la vue perspective s'obtient par calcul ou construction à partir des plans et élévations ; dans d'autres circonstances, l'artiste peut s'aider d'instruments développés depuis le Moyen Âge : cadre réticulé dit perspectographe, chambre noire depuis le XVIIIe siècle, chambre claire depuis le début du XIXe siècle et photographie depuis le milieu du même siècle.

 



 

Dans le dessin ci-dessus, le perspectographe de Dürer, nous voyons que le point de fixation du fil utilisé pour le tracé est fortement décentré par rapport à l'axe médian du plan du tableau.

Perspective linéaire

La perspective linéaire est la partie de la perspective qui permet de construire, sur une surface plane, le contour d'un sujet vu depuis un point de vue déterminé. On appelle aussi ce procédé des arts graphiques perspective conique, classique, centrale, albertienne, optique.

Avant la Renaissance, les traités de perspective s'intéressent à tous les aspects des phénomènes de la vision, la vision directe, réfléchie, réfractée, soit d'un point de vue géométrique, dans l'Antiquité, soit d'un point de vue physique et psychologique, y compris les visions mystiques, au Moyen Âge. Les traités d'optique de Roger Bacon, de John Peckham, de Vitellion, écrits en latin au XIIIe siècle, s'intitulent Perspectiva (Dalai Emiliani 1975, p. 8-9).                                   
                                 

La représentation artistique de l'espace sur un tableau sans profondeur, ou la modification de la profondeur apparente des bâtiments, prendra dans un premier temps le nom de perspective artificielle, pour la différencier de la science de la vision dont elle dérive, dite perspective naturelle. La géométrie de la projection sur une surface, qui sert aussi pour le dessin des ombres et la cartographie, devient alors un domaine mathématique, tandis que la perspective naturelle reprend son nom d'origine grecque, l'optique. En se généralisant, cette géométrie devient géométrie descriptive et géométrie projective, tandis que le terme perspective, sans plus, désigne l'ensemble des procédés de dessin et d'architecture destinés à communiquer au spectateur une notion de l'espace (Dalai Emiliani 1975, p. 10). Ces procédés se décomposent en perspective linéaire, qui détermine le dessin, et perspective aérienne, qui détermine la netteté et la couleur des objets distants.

La construction rigoureuse de la perspective se révèle laborieuse. Les artistes n'ont souvent pas le loisir de prendre les mesures qui pourraient lui servir de base ; ils peuvent d'ailleurs dans de nombreux cas se fier aux capacités d'interprétation du spectateur, qui se trouve d'ailleurs rarement au point de vue qui détermine la construction. Dès la Renaissance, ils peuvent utiliser, d'après nature, des instruments destinés à faciliter la tâche : le perspectographe, la chambre noire, la chambre claire. Au XIXe siècle, l'invention de la photographie permet la production d'images en perspective linéaire sans intervention artistique, hors le choix du point et de l'angle de vue et la disposition de l'éclairage. Des courants artistiques modernes s'en dégagent plus ou moins complètement.

Avec l'avènement des ordinateurs, les méthodes de mise en perspective automatique de dessin ont vu le jour. Les circuits spécialisés de l'infographie 3D, parfois appelée « 3D » pour abréger, effectuent en calcul matriciel les opérations fastidieuses de la perspective conique. L'opérateur définit la position de points principaux dans un repère cartésien à trois dimensions, et le principe de génération des lignes droites ou courbes et surfaces planes ou non qui les relient. Il peut appliquer à des ensembles des matrices de transformation, ce qui revient virtuellement à déplacer ou déformer des formes. Il définit un point de vue et un angle de vision. Le programme effectue tous les calculs qui aboutissent au dessin. 

Représentations en perspective

La perspective linéaire est un processus conventionnel qui permet de représenter un objet d'un espace à trois dimensions sur un espace à deux dimensions. Elle peut se faire au moyen de 0, 1, 2 ou 3 points de fuite.

• Avec 0 point de fuite, la perspective dite perspective cavalière, n'affecte pas les dimensions et les proportions sur les lignes fuyantes. Toutes les parallèles d'un objet restent parallèles sur la représentation. C'est pour ces raisons qu'elle est très utilisée dans le dessin industriel.

 

• Avec 1 point de fuite, la perspective est dite frontale ou parallèle ou encore centrale. Les horizontales et les verticales restent parallèles entre elles, seules les lignes de côté convergent vers le point de fuite.

• Avec 2 points de fuite, la perspective est dite oblique. Seules les verticales restent parallèles. Dans une vue "normale", les deux points de fuite sont situés sur la ligne d'horizon. La ligne d'horizon est ce qui correspond à la hauteur du regard spectatoriel. Ainsi dans le schéma ci-contre l'objet représenté est en dessous de la ligne d'horizon ce qui suppose l'œil spectatoriel positionné au dessus de l'objet représenté. Cette perspective à deux points de fuite est une construction fréquemment utilisée.

 

• Avec 3 points de fuite, la perspective est dite aérienne. Toutes les lignes parallèles d'un objet convergent vers un des points de fuite.

En fait, c'est cette dernière forme de perspective qui serait la plus "juste". En étant plus rigoureux encore, les lignes de fuite devraient s'incurver sur des grandes distances.

Les constructions à 0, 1 ou 2 points de fuite sont des réductions de cette dernière.

Dans la perspective à 2 points de fuite, on néglige les déformations sur la hauteur. Ce qui est sans grand effet pour les objets de faible hauteur.

 

Dans la perspective à 1 point de fuite, on néglige les déformations verticales mais aussi latérales. Ce qui est là encore sans grande importance à condition que le point de fuite ne soit pas trop éloigné du centre de l'image. S'il est rigoureusement positionné sur l'axe central, il est juste alors que les lignes horizontales ne convergent pas.

Parmi les autres règles importantes de la construction en perspective, il y a celle qui positionne le (ou les) point(s) de fuite des lignes horizontales sur l'horizon, et qui, de ce fait, détermine la hauteur du regard. 

 

La perspective à diminution – @rtspl@stiques

 

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