Couleurs chaudes, couleurs froides.


La première des formes d’organisation des couleurs est celle qui oppose et ordonne les couleurs dites « froides » et les couleurs dites « chaudes ». On la retrouve notamment décrite par les peintres, et même reprise en tant que base théorique par certains d’entre eux (Paul Klee notamment). Cette opposition des deux groupes de teinte se fonde sur leur évocation d’une sensation de froideur ou de chaleur, il s’agit donc d’une “métaphore” visuelle. On dit que les couleurs chaudes avancent ou apparaissent plus actives dans une peinture, alors que les couleurs froides ont tendance à reculer.




Les couleurs chaudes. 

Les couleurs dites « chaudes » sont centrées sur l’usage des jaunes-rouges, en passant par les orangés et en pouvant tirer sur les mauves pas trop bleutées. Ce sont les couleurs du feu et du soleil. Le jaune étant intrinsèquement lumineux, les couleurs chaudes ont tendance à l’être. On associe aussi de préférence l’idée de chaleur avec celle de luminosité. Les couleurs trop sombres, même rouges, seront moins perçus comme chaudes.


Les couleurs froides 

Les couleurs froides se situent dans les tons bleus et verts, généralement peu lumineux, mais dont la saturation, la profondeur, peut être élevée. Ce sont les couleurs de l’eau, généralement froide dans la nature. Les couleurs froides ont souvent deux aspects distincts, selon leur valeur de teinte. Ainsi, le bleu peut tendre au bleu-vert d’un côté, au bleu-violet de l’autre. Le vert est encore plus ambivalent, avec d’un côté un vert-jaune qui tend à être chaud et de l’autre un vert-bleu naturellement plus froid.



Les couleurs rabattues

Les couleurs dites rabattues sont des intermédiaires qui peuvent tendre vers le chaud ou le froid. Elles sont composées de couleurs complémentaires que l’on mélange en quantité inégale avec une adjonction de blanc.
Toutes les couleurs de la palette peuvent composer une gamme de couleurs rabattues, à condition de ne pas offrir de tonalités trop vives ou trop crue, et doivent plutôt se “griser”, elles sont très utilisées pour le paysage.


 

La distinction entre les couleurs "chaudes" ou "froides" a pris de l'importance au moins depuis la fin du XVIII siècle. Dans ses premières contributions d'optique, écrites en 1791, Goethe rapporte « J’entendais parler de couleurs ‘chaudes’ et ‘froides’, de couleurs qui se ‘relèvent’ mutuellement, et bien d’autres choses encore ». Le rouge et le jaune s'y développent avec activité autour du soleil, à son lever et à son coucher. Le bleu sera donc une couleur froide et obscure, propriétés qui se retrouvent dans les deux couleurs où elle est admise selon qu'elle y domine plus ou moins à savoir le vert et le violet. En 1835, George Field place les pôles « chaud » et « froid » sur un disque chromatique en face de l'orange et du bleu.
Ce contraste semble lié à la différence de luminosité observée sur les paysages selon le temps, différence entre les couleurs "chaudes" associées à la lumière du jour ou au crépuscule et les couleurs "froides" associées à une journée grise ou couverte. Ainsi les nuances entre le rouge et le jaune, marrons et roux inclus sont considérées comme des couleurs chaudes ; les nuances allant du bleu-vert à l'indigo, gris ne tirant pas sur le brun inclus, sont considérées comme froides. On ne s'accorde pas toujours sur les couleurs précises qui seraient les deux pôles de cette opposition, mais des sources datant du XIX siècle posent comme contraste le plus visible celui entre le rouge-orangé et le bleu-vert.




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