Le choix du blanc et du noir.
Le blanc et le noir.
Le blanc et noir méritent une attention particulière. Deux raisons expliquent cela: La première est que contrairement aux autres teintes, il est difficile de distinguer le blanc de titane et de zinc, ou bien le noir d’ivoire et de mars par leur simple apparence. Leurs différences résident dans leurs caractéristiques.
La seconde est la raison d’être du noir et blanc qui est toute particulière. D’après les scientifiques, l’une est absence de couleur, l’autre est la synthèse de toutes les couleurs réunies. Autrement dit, le noir absorbe toutes les couleurs du spectre lumineux, tandis que le blanc n’en absorbe aucune, il les renvoie toutes selon le principe de réflexion. Le blanc et le noir sont donc considérés comme des « non-couleurs ». Cependant, d’un point de vue purement pictural, le blanc et le noir font partie de la gamme chromatique au même titre que le rouge, le bleu, le vert, etc..
À l’instar des autres couleurs, le blanc et noir agissent en tant que charge émotionnelle, donnent l’intensité d’une teinte et sont fortement influencé par les teintes avoisinantes. À tel point que le blanc et le noir « purs » sont difficiles à obtenir.
- Un « noir ancien » additionné de rouge,
- Un « noir frais » additionné de bleu
- Un « noir terne » additionné de blanc
- Un « noir brillant » additionné de gomme arabique
Noir de carbone. D’origine minérale, c’est le pigment le plus utilisé dans l’industrie des peintures. Son noir est intense et légèrement bleuté. Il est aujourd’hui industriel, mais autrefois il s’obtenait grâce à la suie de fumée de combustion d’une cire ou bien d’une résine de pin. C’est pourquoi ce pigment porte encore parfois le nom de noir de fumée. Toutefois, les qualités peuvent varier selon les matières brûlées. C’est le cas du noir de charbon (ou noir minéral) se trouvant sur le marché, sa qualité est bien inférieure, car il s’obtient par calcination de schistes qui rend le résultat souvent impur.
Noir de mars. C’est un oxyde de fer de synthèse qui remplace le pigment minéral naturel utilisé depuis la préhistoire. Il crée un noir opaque, couvrant, siccatif, résistant à la lumière et légèrement bleuté. Ses caractéristiques lui permettent d’être utilisé sans risques pour toutes les techniques.
Noir d’ivoire. Étant le plus intense et le plus neutre, c’est celui-ci qui est majoritairement utilisé pour la peinture artistique. Contrairement aux précédents, c’est un noir chaud. Il est peu siccatif, il va donc durcir ou sécher assez lentement. Mieux vaut l’utiliser en petite quantité, en couche fine ou en mélange plutôt qu’en épaisseur, surtout pour la peinture à l’huile. Autrefois, c’était du véritable ivoire calciné, de nos jours bien évidemment il est obtenu par des substituts. Il a existé une variante depuis l’Antiquité proposant plus ou moins les mêmes caractéristiques, mais elle est extrêmement peu utilisée de nos jours pour des raisons de fabrication étant donné que ce noir d’os ou noir animal s’obtenait, comme son nom l’indique par la calcination d’os de mouton, de bois de cerfs, de corne de rhinocéros, etc.
Ces teintes noires
citées sont facilement accessibles à moindre coût grâce à leur
industrialisation. Ils sont disponibles dans tous les commerces spécialisés
sous forme de pigments ou en prêts à l’emploi dans des tubes de couleurs. Avant
cette ère, les peintres obtenaient cette teinte par divers procédés et
matériaux aujourd’hui partiellement ou totalement disparus et inutilisés. Comme
les pigments végétaux tels que le noir de vigne (à base de sarments calcinés)
ou le noir de pêche (à base de noyaux calcinés), ou encore le noir d’Allemagne
fabriqué à partir de lie de vin brûlée, lavée puis broyée.
En peinture à
l’huile, il n’est pas conseillé d’utiliser le noir en trop grande quantité. Étant
fabriqués avec beaucoup d’huile et de siccatif, des craquelures et des embus
peuvent se former si la pâte n’est pas correctement appliquée. Il est donc
recommandé de l’utiliser en petite quantité, en couche fine ou bien en mélange.
En effet, mieux vaut le mélanger avec d’autres teintes, car le pigment noir
étant très fin, il remontera plus facilement à la surface le noir et provoquera
ce qu’on appelle des assombrissements. Un désastre pour l‘œuvre.
Il faut savoir faire
la distinction entre les pigments blancs et les matières de charge (appelées
couramment « charge »). Ces dernières sont utilisées dans la
fabrication de certaines peintures, enduits et produits de mise en œuvre, dans
l’unique but d’en modifier le volume ou la densité.
Extraites des roches calcaires, les principales charges naturelles utilisées sont le kaolin, le talc, la craie, le plâtre et la chaux. En apparence, rien ne les distingue des pigments puisque ces matières de charges sont vendues en poudre d’une très grande blancheur. Seulement, elles n’ont aucun pouvoir colorant ni même couvrant. Malgré leur utilité, les matières de charges sont victimes de leurs réputations, puisque ce sont elles qui sont rajoutées aux mélanges lors de la fabrication des couleurs, afin de diminuer la concentration pigmentaire, réduisant ainsi le prix, et donc la qualité. C’est la présence et la proportion des matières de charges au sein de la composition d’une couleur qui détermine la qualité (étude, fine ou extra-fine). Plus une couleur contient de charges, moins elle est lumineuse, intense et résistante à la lumière.
Les pigments blancs
quant à eux, sont principalement obtenus par traitement des métaux, permettant
d’obtenir une blancheur optimale, résistante et colorante.
Commentaires
Merci didier
Nathalie