La règle gras sur maigre


    


La règle gras sur maigre.

Pour correctement appliquer cette règle, il est indispensable de comprendre et de définir ce que sont les produits gras et maigres :
Plus un produit contient de l’huile, plus il est gras. Cependant, rajouter de l’essence en vue de l’amaigrir n’est qu’illusion, car pour qu’un produit soit maigre sa teneur en huile doit être faible, or l’essence dilue l’huile sans pour autant la supprimer. C’est la quantité d’huile qui détermine si un produit est gras ou maigre, et non la quantité d’essence. Dans un récipient, si de l’huile et de l’essence sont mélangées, au bout d’un certain temps l’essence se sera évaporée alors que la dose d’huile restera la même. C’est ce processus d’évaporation qui fait qu’une peinture devient de plus en plus grasse avec le temps.
De plus, trop diluer une peinture c’est la soumettre à de nombreux risques, car une fois les pigments dispersés, ceux-ci sont exposés à nu et subissent alors plus facilement les dommages dus au temps, à l’humidité, aux UV, etc. À l’inverse, la résine protège ces pigments en les enrobant, c’est pourquoi les dosages d’huile et de résine dans la fabrication des médiums et leurs mélanges avec les couleurs doivent être maîtrisés.
Une peinture trop grasse sera fluide, brillante, glissante au point de créer des coulures sur le support. En plus de laisser une surface fragile, cassante et jaunissante.
A contrario, une peinture trop maigre donne une surface sèche, terne et des couleurs instables. Certaines craquelures apparaissent naturellement au bout d’un certain temps, environ quelques décennies. En revanche, si elles apparaissent seulement au bout de quelques mois, il est fort probable que la règle du gras sur maigre n’ait pas été respectée.



Comment appliquer la règle du gras sur maigre ?

Peu importe le nombre de couches à appliquer ou les produits utilisés, il faut simplement que la nouvelle couche de peinture soit plus grasse que la précédente. Ce qui se traduit par l’augmentation d’huile ou de résine au fur et à mesure de l’élaboration de votre œuvre.
À vous de jauger les quantités d’essence, d’huile ou de résine à utiliser (à savoir qu’un médium à peindre est composé de ces trois éléments, il sera modifiable selon l’ajout que vous lui apportez).
  1. La première couche (l’ébauche) peut être réalisée avec un médium « maigre » 80 % d’essence de térébenthine et 10 % d’huile + 10 % de résine.
  2. La deuxième couche peut être réalisée avec un pourcentage différent : augmenter de 10 à 15 % la quantité huile-résine.
  3. Pour les glacis, 70 % de térébenthine et 30 % à parts égales huile-résine.
  4. Différente huile de lin possible, personnellement j’utilise souvent « la standolie », mais une huile de lin clarifiée peut suffire.
  5. Pour les résines, les choix sont nombreux, la encore, j’utilise des résines qui ont fait leurs preuves : baume de térébenthine de Venise, siccatif de Harlem, résine dammar….

Bien évidemment, ce procédé n’est qu’un exemple. De nombreuses combinaisons sont possibles étant donné la quantité de produits disponibles sur le marché (divers huiles et médiums), et innombrables variations dans les proportions.
Mais attention tout de même, car cette liberté d’action peut avoir de désastreuses conséquences si elle n’est pas maîtrisé.




  • Ajouter de l’huile ou de la résine en trop grande quantité peut rendre une peinture poisseuse et ne séchant jamais.
  • Trop diluer ces couleurs à l’essence les rend mates et ternes.
  • Les temps d’attente entre chacune des couches doivent être absolument respectés (quelques jours pour les couches maigres, 2 à 3 semaines pour les couches un peu plus grasses)

Commentaires

Devilliers annie a dit…
C’est très intéressant
Tu nous l’as souvent expliqué en cours mais la c’est plus concret
Merci

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